En examinant le paysage des fusions et acquisitions (F&A) cette année et à l’avenir, on observe des bouleversements majeurs provoqués par des changements réglementaires, des tensions géopolitiques, des perturbations technologiques et les attentes changeantes des investisseurs. Pour les entreprises envisageant des F&A ou d’autres opérations connexes, voici plusieurs facteurs influençant ces types de transactions aux États-Unis et au Canada, que vous devez connaître. 

Société d’acquisition à vocation spécifique, fermeture de capital et investissement en capital

Après la pandémie de COVID-19, de nombreuses opérations de société d’acquisition à vocation spécifique (SAVS) ont été conclues, et cette tendance s’est poursuivie en 2025 aux États-Unis.

Au cours de la dernière année, on a également observé une hausse du nombre d’entreprises cotées en bourse qui ont choisi de se retirer des marchés publics. Face à la volatilité actuelle, les promoteurs réévaluent cette stratégie. Les liquidités disponibles dans les fonds de réserve sont estimées à environ 2 600 milliards de dollars à l’échelle mondiale, réserve prête à alimenter les acquisitions à mesure que les conditions de financement deviennent plus favorables.

Application des règles antitrust et réglementaires

Le renforcement de la surveillance antitrust, en particulier sous l’administration américaine précédente, a allongé les délais de conclusion des transactions, faisant de la répartition des risques un élément central des négociations. Le changement actuel de direction aux États-Unis devrait faciliter l’application vigoureuse des règles antitrust, surtout dans le secteur bancaire et les secteurs traditionnels.

Scissions, réorganisations et optimisation du portefeuille

  • Les scissions stratégiques sont en hausse – Les entreprises y ont recours pour dégager de la valeur actionnariale et se recentrer sur leurs compétences clés.
  • Réorganisations pour renforcer la résilience – Un grand nombre d’entreprises et de sociétés en portefeuille de capital-investissement ont effectué ou effectuent actuellement une restructuration interne.

Stratégies de financement et de structuration des transactions 

  • Clauses d’indexation sur bénéfices futurs et alignement – Les clauses d’indexation sur les bénéfices futurs sont de plus en plus utilisées pour combler les écarts de valorisation. Ces mécanismes sont souvent liés au chiffre d’affaires ou aux bénéfices, et nécessitent des méthodes de calcul claires ainsi qu’un suivi rigoureux afin d’éviter les litiges
  • Répercussions des taux d’intérêt – Le maintien de taux d’intérêt élevés a influencé la structuration des transactions, les acquéreurs mettant l’accent sur le refinancement de la dette des cibles, l’exploitation des relations avec les prêteurs et la négociation de clauses opérationnelles strictes liées à la gestion de la dette. La Réserve fédérale et la Banque du Canada ont réduit leurs taux à plusieurs reprises cette année, et si cette tendance se poursuit, une reprise plus marquée des activités de F&A est attendue en 2026.
  • Stratégies d’acquisition d’actifs en difficulté – Lors de l’acquisition d’actifs en difficulté, il est essentiel d’évaluer quels actifs doivent être acquis ou laissés de côté afin d’optimiser la structure du capital. 
  • Expérience des actionnaires dans les grandes transactions – La gestion de vastes bases d’actionnaires particuliers dans des transactions entièrement en espèces présente plusieurs défis, notamment en ce qui concerne la logistique de la distribution de la contrepartie et la coordination avec les équipes afin de s’assurer que tous les actionnaires sont bien pris en compte. 
Neda Sheridan

Neda Sheridan
vice-présidente directrice, Opérations de sociétés, Computershare États-Unis

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Helen Kostantinidis

Helen Kostantinidis
directrice, Opérations de sociétés, Computershare Canada

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Défis liés aux transactions transfrontalières

Lors de l’examen de transactions transfrontalières, tant en Amérique du Nord qu’à l’international, de nombreuses complexités doivent être prises en compte. Dans plusieurs pays, il existe des risques politiques, des problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, des menaces liées à l’intelligence artificielle (IA) et d’autres préoccupations, en plus des éléments fondamentaux tels que le fonctionnement de l’entreprise, le marché, la concurrence, les devises étrangères et autres facteurs. 

Législation canadienne sur les investissements étrangers

Dans le cadre de transactions transfrontalières impliquant les États-Unis, les entreprises doivent tenir compte de la Loi sur la concurrence1, qui traite des questions d’antitrust, ainsi que de la Loi sur Investir au Canada2, qui encadre les investissements étrangers.

Facteurs à considérer dans les transactions transfrontalières :

  • Temps d’analyse
  • Temps de révision par le gouvernement et/ou le Bureau de la concurrence
  • Enjeux liés à la main-d’œuvre ou à la chaîne d’approvisionnement, à prendre en compte dans le processus et la cadence d’exécution

Les délais nécessaires pour finaliser ces transactions se sont allongés en raison de plusieurs facteurs, notamment les exigences de notification obligatoire, l’analyse de l’avantage net et l’examen en matière de sécurité nationale – autant d’éléments à prendre en compte dans l’établissement de l’échéancier.

Les droits de douane imposés par l’administration américaine au Canada ont eu dans une certaine mesure une incidence sur le nombre de mandats. Il semble que moins d’entreprises américaines envisagent des acquisitions au Canada, tandis qu’un plus grand nombre d’entreprises canadiennes cherchent à acquérir aux États-Unis, possiblement pour contourner les barrières tarifaires.

Seuils réglementaires canadiens

En vertu de la Loi sur la concurrence et de la Loi sur Investir au Canada, il existe des seuils réglementaires – le seuil de taille de la transaction et le seuil de taille des parties – qui incluent des critères liés aux actifs et aux revenus, avec des valeurs qui évoluent chaque année. Le seuil de taille de la transaction correspond à la valeur financière de la transaction. Le seuil de taille des parties représente la valeur comptable totale des actifs situés au Canada.

Un changement récent important dans l’application de la Loi sur la concurrence concerne l’examen des fusions et acquisitions, en particulier lorsqu’elles entraînent une forte concentration des parts de marché. Plus précisément, si une transaction proposée devait conduire une entreprise à détenir une part significative d’un marché donné – généralement autour du seuil de 30 % – il existe désormais une présomption réfutable selon laquelle la transaction entraînera vraisemblablement une diminution substantielle ou une prévention de la concurrence.

Préparation et exécution d’un événement

Derniers conseils pour réussir un événement.

  • Préparation à l’avance – Commencez les préparatifs tôt afin de donner à votre équipe suffisamment de temps pour déceler et résoudre les éventuels problèmes.
  • Justification claire de la transaction – Développez une logique de transaction bien définie, partagée et validée par l’équipe de direction.
  • Stratégies adaptatives – Compte tenu de la volatilité et de la complexité du contexte actuel des transactions, il est essentiel de faire preuve de flexibilité et d’être prêt à redéfinir les processus, car les approches traditionnelles ne sont pas toujours efficaces.

Pour en savoir plus sur la manière dont Computershare peut vous accompagner dans votre prochaine transaction de fusion-acquisition ou votre prochain événement de marché, veuillez communiquer avec votre directeur ou directrice, Relations avec la clientèle.

1 Loi sur la concurrence
2 Loi sur Investissement Canada

 

Computershare ne fournit pas et ne prétend pas fournir à quiconque des avis juridiques, des conseils en placements ou en fiscalité