Les biens non réclamés constituent depuis longtemps un enjeu majeur de conformité aux États-Unis, où les États détiennent collectivement des milliards de dollars d'actifs dormants et appliquent des lois strictes en matière de déchéance, assorties de sanctions importantes en cas de non-conformité. Les autorités américaines réalisent régulièrement des audits auprès des détenteurs, faisant des biens non réclamés un sujet d'actualité lors de congrès du secteur.

Lors du récent Congrès des clients de Computershare, Accès : DC, j'ai eu le plaisir de partager la scène avec mes collègues américains et une invitée spéciale, Lynn Hill, directrice des biens non réclamés au sein du bureau du chef des Finances du District de Columbia. Lynn a expliqué le sort réservé aux biens non réclamés confiés à la garde du District, ainsi que les efforts particuliers déployés par son équipe pour les remettre à leurs détenteurs.

Au Canada, la situation est plus calme, mais en évolution. Comme aux États-Unis, il n'existe pas de régime fédéral encadrant les biens non réclamés; la législation relève plutôt des provinces (comme elle relève des États chez nos voisins du Sud). À ce jour, l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Québec et le Nouveau-Brunswick ont adopté des lois sur les biens non réclamés, tandis que le Manitoba dispose également d'un programme à portée générale. Ces lois exigent des détenteurs – y compris les émetteurs assujettis et leurs mandataires – qu'ils identifient les comptes inactifs, effectuent les démarches de vérification requises, et remettent les biens non réclamés aux autorités provinciales après des périodes de dormance déterminées (généralement trois ans pour les titres et les dividendes).

Les développements récents laissent penser que les tendances canadiennes en matière de biens non réclamés pourraient suivre l'exemple des États-Unis. La législation du Nouveau-Brunswick, entrée en vigueur en 2022, va au-delà des dividendes non encaissés pour inclure les titres sous-jacents et certains droits liés à des opérations de sociétés. Le Québec a élargi sa portée de manière similaire, exigeant désormais la remise à la province tant des dividendes que des actions. Ces évolutions témoignent d'une attention réglementaire croissante et laissent entrevoir une possible harmonisation future entre les provinces.

Paul Capozzi

Tara Israelson
directrice générale, Services de transferts de titres

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Comment Computershare vous aide

La gestion des obligations liées aux biens non réclamés peut s'avérer complexe et exigeante en ressources. Computershare accompagne les émetteurs en assurant le suivi des « contacts » au niveau de chaque compte individuel, et en proposant des services proactifs de remise d'actifs afin de réduire le nombre d'actionnaires introuvables et de limiter les risques d'exposition. 

Pour les comptes devenus inactifs, Computershare prend en charge l'ensemble du processus de conformité : nous effectuons les vérifications diligentes, envoyons les avis requis, puis déclarons et remettons les actions et dividendes non réclamés à l'autorité provinciale compétente. Grâce à notre expertise, les émetteurs respectent les exigences législatives tout en protégeant les intérêts des actionnaires.

Pour toute question sur les biens non réclamés, veuillez communiquer avec votre directeur, Relations avec la clientèle.

Législation canadienne sur les biens non réclamés – Actifs visés
Province Adoption Loi Période de dormance Biens visés pour les émetteurs assujettis
Alberta 2008 Unclaimed Personal Property and Vested Property Act (en anglais) 1 à 15 ans Titres, dividendes non encaissés, intérêts
Colombie-Britannique 1999 Unclaimed Property Act (en anglais) 3 à 10 ans Titres, fonds en fiducie, comptes de courtage
Québec 1999 Loi sur les biens non réclamés 3 ans Dividendes non encaissés, titres sous-jacents
Nouveau-Brunswick 2020 Loi sur les biens non réclamés 3 ans Dividendes, titres, droits liés à des opérations de sociétés
Manitoba 2022 Loi sur les biens abandonnés 12 ans Argent et valeurs

 

Références :

 

Computershare ne fournit pas et ne prétend pas fournir à quiconque des avis juridiques, des conseils en placements ou en fiscalité.